Emprunter pour acheter sa maison en 2023 ? Encore intéressant ? OUI !!!
Depuis le début 2022 , en seulement 6 mois les taux ont augmenté de plus d’un point. Avec un taux d’usure désormais à 4,68 % sur 20 ans et plus, de plus en plus de barèmes bancaires affichent désormais des taux à 4 % sur 25 ans, voire sur 20 ans pour certains. Après des années de taux historiquement bas, on peut s’interroger sur la pertinence d’acheter avec des taux désormais de retour à leur niveau d’il y a 10 ans. Pourtant, même à 4 %, il existe au moins 5 raisons pour lesquelles il est encore intéressant d’acheter, comme le démontre cet article.
« Nous avons
été – mal – habitués ces dernières années à
un environnement de taux extrêmement bas qui conduit aujourd’hui
à s’interroger sur la pertinence d’acheter avec des taux à 4 %… Bien que
mécaniquement, la capacité d’emprunt ait
fortement diminué, lorsqu’il est encore possible d’acheter, en particulier sa
résidence principale, cela reste une opération intéressante. Il
faut désormais tenter d’oublier qu’il y a juste deux ans le
crédit ne coutait rien… Emprunter de l’argent à un coût, pour les
banques, et bien sûr pour les emprunteurs, mais cela reste tout de même
financièrement intéressant »,
Même lorsqu’on rembourse un crédit à
4 %, on amortit du capital
Lorsqu’on rembourse un crédit, une partie de la mensualité du
crédit est composée d’intérêts, et l’autre de capital, c’est-à-dire d’une somme
qui sera récupérée au moment de la revente. La répartition entre capital
et intérêts dépend du taux d’intérêt du crédit et de sa durée. Bien
que cette répartition ait fortement évolué ces derniers mois au
profit des intérêts, même avec des taux à 4 %, une partie non
négligeable de la mensualité est toujours consacrée au remboursement
du capital, et au bout de quelques années en cas de revente, une
partie significative du crédit a été amortie.
Exemple : pour un crédit de 200 000 % à 4 % sur 20 ans,
hors assurance, la mensualité est de 1212 €. La 1ère année, en
moyenne 555 € constituent du remboursement du capital et
657 € le paiements des intérêts, et dès la 3ème année,
la part de capital redevient plus importante dans la mensualité que celles des
intérêts versés. Résultat, au bout de 7 ans, 52 760 € ont été amortis
et seront donc récupérés en cas de revente alors
qu’au bout de 7 ans de location, près de 102 000 € de loyers (sans
tenir compte des éventuelles augmentations, voire ci-dessous) ont été versés à
fonds perdus…
« Dès lors que le taux du
crédit est supérieur à 3,5 % pour un crédit sur 20 ans, la
part d’intérêts est supérieure la 1ère année
à la part de capital, mais au bout de quelques mois seulement, le
rapport s’inverse. Et, contrairement à un loyer, au bout de 7 à 10 ans,
une partie du capital aura été amortie, et pourra alors constituer un
apport pour un nouvel achat immobilier. Même à 4 %, emprunter
c’est épargner sans s’en rendre compte ! »,
Contrairement à un loyer,
les mensualités du crédit n’augmentent pas !
Lorsque le bail le prévoit, le loyer du logement peut être
révisé chaque année de la valeur de l’évolution annuelle de l’Index (Indice
de référence des loyers), avec une hausse actuellement plafonnée à 3,5 %.
Ainsi, par exemple, un loyer de 1 200 € pourra
être augmenté à 1 241,93 € la 1ère année,
et encore les suivantes si le bail le prévoit… alors que la mensualité du
crédit, elle, restera la même durant toute la durée du crédit, s’il a été
souscrit à taux fixe, ce qui représente 98 % des crédits.
En outre, en période d’inflation et de hausse des
salaires dans certaines branches ou entreprises, le poids de
la mensualité de crédit dans le budget global et dans l’endettement
diminue, quand le loyer, lui, poursuit sa progression. En outre le
locataire, bien que protégé, reste soumis à la volonté du propriétaire bailleur : « Acheter est plus sécurisant que louer,
car on sait que la mensualité du crédit n’augmentera pas et que le
propriétaire ne pourra pas décider de récupérer son bien pour
lui ou pour le vendre !
Certes il peut y avoir des travaux à financer, mais ils contribueront
à faire augmenter la valeur du bien ou en tout cas à ce que le bien ne perde
pas de valeur au moment de la revente »
Les mensualités du crédit pourront
même diminuer s’il est possible de renégocier son crédit
dans quelques années (Via arbitrage ou rachat )
Actuellement les taux sont de retour à leur
niveau de début 2013, proches de 4 % notamment sur les durées longues.
Pour autant, ils pourraient à nouveau rebaisser dans les prochaines
années : depuis l’été 2022, la Banque centrale Européenne a
augmenté ses taux à six reprises. Pour autant, en mai,
l’augmentation a été plus faible (0,25 point) que les
précédentes, et une fois l’inflation revenue à un
niveau proche de l’objectif des 2 %, l’Institution, pour
relancer la croissance, pourrait à nouveau rebaisser ses taux, entrainant
également une détente sur les taux de crédits.
« Même si les taux ne diminuent
que de 1 ou 1,5 point dans les prochaines années, à 2,5 % par
exemple, soit un retour à leur niveau de la fin de l’année 2022, il pourra
alors à nouveau être intéressant de renégocier les crédits
souscrits en 2023, à plus de 3,5 % car c’est à partir d’u1 point
d’écart que cette opération est rentable, voire même 0,70 lorsque le
crédit est récent, ou sur une durée longue, ce qui sera le cas de la plupart
des crédits »
Exemple : Un crédit de 300 000
€ est souscrit actuellement à 4 % sur 25 ans avec
une mensualité hors assurance de 1583,5 €. Si dans 5 ans, les
taux de crédit sont redescendus de 1,5 point, qui équivaut à
la hausse de ces 12 derniers mois seulement, le crédit pourra être
renégocié à 2,5 % sur 20 ans, avec une nouvelle
mensualité de 1434 € soit 150 € d’économie par mois et au total 35
800 € de gain sur le coût total du crédit !
Acheter est l’un
des (meilleurs) moyens de préparer sa retraite
Être propriétaire de sa résidence principale en ayant
fini de rembourser son crédit est le meilleur moyen de
compenser la baisse de revenus souvent inévitable au moment de la retraite. D’ailleurs, plus de 73
% des personnes âgées de plus de 70 ans en Belgique détiennent un bien
immobilier, contre 61 % des ménages en moyenne nationale (source : Insee) « C’est au logement que les
Belges consacrent la part la plus importante de leur budget. Être
propriétaire et n’avoir plus de crédit à rembourser, dont la
mensualité, tout comme un loyer équivaut souvent à 30 % des revenus, est un
vrai gain de pouvoir d’achat, ou au moins une façon de limiter l’impact
de la baisse des revenus au moment du passage à la retraite »
Et si un investissement locatif a pu être effectué quelques
années avant la retraite, avec un crédit également déjà remboursé, les
loyers reçus, bien que fiscalisés, constituent un complément de retraite
non négligeable.
Acheter est également une bonne
assurance vie et assurance vieillesse !
Lors de la souscription d’un
crédit immobilier, la banque
demande également celle d’une assurance emprunteur. En
cas d’invalidité temporaire, c’est-à-dire en cas d’inaptitude
temporaire à exercer une activité professionnelle, suite à
un accident ou une maladie donnant lieu à un arrêt de
travail, l’assurance prend en charge tout ou partie de la mensualité.
Ce qui ne serait pas le cas avec le loyer : même en cas de
maladie, de perte d’emploi ou autre accident de la vie, le paiement du
loyer est dû.
En outre, cette assurance garantit également le
remboursement de tout ou partie du prêt en cas de décès du
conjoint. Cette assurance permet ainsi la transmission du
patrimoine aux enfants qui n’auront
pas à continuer à payer les mensualités à la banque ou
à vendre le bien pour la rembourser en cas de décès des deux parents. Enfin,
être propriétaire permet aussi de disposer d’un capital pouvant être utilisé
pour faciliter/améliorer sa fin de vie.